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COMORES / Loi sur les pratiques religieuses : Des chiites ont passé la journée du mercredi à la gendarmerie

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COMORES / Loi sur les pratiques religieuses : Des chiites ont passé la journée du mercredi à la gendarmerie

COMORES / Loi sur les pratiques religieuses : Des chiites ont passé la journée du mercredi à la gendarmerie
« Pour la bonne exécution de la loi portant réglementation générale des pratiques de l’islam en Union des Comores, il est strictement interdit d’organiser dans les lieux publics ou privés des festivités d’un rite religieux de l’islam autre que le rite chaféite de la doctrine Ahli sunnat wal djamaan », lit-on dans une note publiée le 11 octobre par le ministre de l’Intérieur. S’en sont suivies des arrestations parmi la communauté chiite de Ndzuani.

Des personnes de rite chiite ont passé la journée du mercredi 12 octobre en garde à vue à la gendarmerie de Mutsamudu. Parmi elles, figure Mahmoud Abdallah Ibrahim, connu pour être le porte-étendard de cette doctrine à Ndzuani. Selon Mohamed Koubech, membre de la communauté chiite anjouanaise, les forces de l’ordre ont procédé à la première interpellation vers 11 heures, dans leur lieu de prières, sis à Bandramaji (Mutsamudu). A l’en croire toujours, sur les huit personnes arrêtées, trois seulement sont véritablement des adeptes de cette communauté chiite, les cinq autres ne sont que des jeunes qui se trouvaient juste à proximité de la mosquée au moment de l’intervention des gendarmes.
Ces derniers ont agi conformément à la note circulaire du ministre de l’Intérieur, publiée le 11 octobre dernier. « Pour la bonne exécution de la loi portant réglementation générale des pratiques de l’islam en Union des Comores, il est strictement interdit d’organiser dans les lieux publics ou privés des festivités d’un rite religieux de l’islam autre que le rite chaféite de la doctrine Ahli sunnat wal djamaan », lit-on dans cette note.
Il faut dire que ce mercredi-là correspondait à l’Achoura, date importante pour les musulmans, en particulier les chiites, qui commémorent à cette occasion l’assassinat de l’imam Hussein, le petit-fils du prophète Muhammad. De nombreux témoins affirment que cette fois, aucune manifestation n’était organisée dans la mosquée des chiites ; ils auraient pris connaissance de la note circulaire dès sa publication.
 
Des minorités confessionnelles

 

« Il est d’ailleurs étonnant que la gendarmerie n’ait pu y trouver que quelques individus dans un lieu censé accueillir à cet instant-là la plus importante manifestation annuelle de la communauté chiite de l’île », explique l’un de nos interlocuteurs.
Des minorités confessionnelles, l’île de Ndzuani en compte beaucoup. Outre les communautés chiite et ahamadiyya, composées chacune de quelques dizaines d’adeptes fidèles, on peut aussi citer la communauté wahhabite (avec ses sous-composantes), qui croît de jour en jour, et qui compte plusieurs mosquées dans de nombreuses localités.

 

Référence religieuse officielle

 

La loi portant règlementation générale des pratiques religieuses en Union des Comores dispose qu’«en matière de pratique religieuse, la doctrine ahli sunnat wal djamaan, sous couvert du rite al Chaffy, est la référence religieuse officielle ». Elle prévoit, de ce fait, une peine d’emprisonnement ainsi qu’une amende contre « toute campagne, propagande, pratique religieuse ou coutumière non conforme à la doctrine mentionnée à l’article premier, dans les lieux saints ou assimilés ou tout autres lieux publics, qui cause par sa nature des troubles sociaux, porte atteinte à la cohésion sociale ou met en danger l’unité nationale. »
A l’inverse de Ndzuani, aucune arrestation ou interpellation n’a encore été enregistrée à Ngazidja. Réagissant à la note de Mohamed Daoudou, l’avocat Moudjahidi Abdoulbastoi estime que « le ministère de l’Intérieur n’a pas une autorité à prendre une telle mesure. C’est à celui des Affaires islamique de publier ce genre de note ». Au sujet de l’interdiction d’organiser les festivités religieuses dans un lieu privé, il dénonce une entorse à la constitution qui, dit-il, protège le domaine privé. « Cette note fait mention d’une loi qui a été modifiée par la Cour Constitutionnelle. Pour qu’elle puisse être appliquée, cette loi doit retourner à l’Assemblée nationale afin qu’elle soit adoptée avec les modifications portées par le juge constitutionnel ».
Du côté du ministère de l’Intérieur, le secrétaire général, Abdallah Mohamed Djalil, justifie la décision par des raisons sécuritaires. « Les festivités religieuses d’une doctrine autre qu’Ahli Sunnat Waldjamaan sont de nature à provoquer des troubles à l’ordre public. Mieux vaut prévenir. Conformément à la constitution, il n’y a qu’une seule religion applicable aux Comores, il n’y a pas de liberté de culte. Aucun Comorien d’origine n’a le droit de pratiquer une religion autre que l’islam et cette mesure ne s’adresse qu’aux Comoriens d’origine et cela est bien défini dans le préambule de la constitution », dit-il.
A propos du non-respect du domaine privé, il ajoute que même chez soi, l’on n’a pas le droit de faire des choses qui peuvent entrainer des troubles à l’ordre public. « Ceux qui estiment que leurs libertés ne sont pas garanties, ils peuvent saisir le tribunal administratif afin d’obtenir l’annulation de cette note », dit-il.
 
Sardou Moussa
SOURCE (sans la photo) : Al-watwan N° 3029 du vendredi 14 octobre 2016

UN OEIL SUR LES COMORES

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